Une entreprise coopérative de Montpellier, a décidé récemment d’offrir à ses salariés, un jour de congé par mois en cas de règles douloureuses.
En effet, l’entreprise « La Collective » entreprise d’organisation de collectes de fonds a instauré depuis début 2021 un congé menstruel pour ses salariées indisposées. Ce congé vient en plus des jours de congés payés légaux et il est entièrement financé par l’entreprise.
Celles-ci n’ont pas besoin de certificat médical ni d’aucun autre justificatifs, l’envoi d’un e-mail suffit pour prétendre au congé menstruel.
Si la mesure est largement saluée par une majorité de salariés françaises (68% selon un sondage IFOP publié en mars) elle ne fait pas l’unanimité auprès de nombreuses associations ou défenseurs de l’égalité hommes-femmes.
Les principales inquiétudes se résument en quelques points. Certaines personnalités féministes redoutent une stigmatisation des femmes, autours des stéréotypes liés à leurs corps et à leurs règles, ou à leur fragilité du fait de leurs menstruations. D’autres redoutent que ce type d’initiatives ne portent atteinte à l’égalité professionnelle ou finissent par dissuader les employeurs à embaucher des femmes en cas de démocratisations ou légifération de tels congés. D’autres encore, craignent les abus que ce type de congés pourrait engendrer.
Malgré tout, cette initiative s’inscrit dans une tendance d’ouverture de parole en ce qui concerne les maladies liées aux menstruations et propres aux femmes. Alors que l’endométriose est prise de plus en plus au sérieux par la médecine et par la société, de nombreuses pathologies invalidantes liées à la féminité restent méconnues : infections, troubles de l’ovulation, syndrome des ovaires polykystiques…
La question des congés menstruels est ouverte et acceptée depuis plusieurs années dans d’autres pays ou certaines grosses entreprises sans que cela ne pose de problème particulier, alors pourquoi pas nous ? Il serait temps de faire la différence entre féminisme et égalité homme-femme, et accepter les différences de chacun. Certaines femmes ont vraiment besoin de ce congé, d’autres non, pour autant peut-on dire qu’une telle initiative nuise au combat féministe ?